JOHNNIE CARWASH, LES ENFANTS DU ROCK

Dix morceaux, à peine trente minutes de musique jouée pied au plancher et à l’arrivée une furieuse envie de relancer le disque au début, encore et encore. Le deuxième album du power trio lyonnais Johnnie Carwash s’avale d’une traite, sourire aux lèvres. Du garage rock thérapeutique presque assez jouissif pour redonner la pêche à une convention de socialistes dépressifs. On peut s’interroger une fois encore sur ce qui pousse des trentenaires (ou presque) à jouer du rock à la manière des années 90 dans un pays qui semble ne plus jurer que par le rap ou la variété. Chantant de plus en anglais, comme s’ils voulaient être certains de ne jamais passer sur France Inter. Reste que les faits sont là : il y a encore dans ce pays des fans des Pixies, de Pavement, de Hole et autre Mudhoney, suffisamment enthousiastes pour jouer cette musique qui, en apparence, n’intéresse plus personne. Indie (rock) not dead. Tant mieux. Surtout quand ils le réussissent aussi bien que Johnnie Carwash.

Débutant par un chœur de youhou, youhouhou sur fond de guitare solaire qui pourrait être utilisée en synchro d’une pub pour du jus d’orange californien (mais faut-il leur souhaiter que cela arrive ?), No Friends, no Pain est un formidable exercice de punk pop chanté à tue-tête par Marion qui est aussi la guitariste du groupe. On pense souvent aux Breeders de l’époque Cannonball ou à des groupes de bubble gum rock, mariant l’énergie du garage des années 60 et la bonne humeur de la pop. Des gamins mal peignés qui jouent aux Ramones sur le parking du supermarché et enregistrent sans le vouloir ni se prendre la tête, un classique. Simple et basique, comme dirait Orelsan, oui mais tellement bon. «My life was saved by rock’n’roll», chantait Lou Reed. Grâce à Johnnie Carwash, la nôtre aussi. On exagère à peine. Disons, en tout cas, qu’on est de bien meilleure humeur après qu’avant d’avoir écouté ce disque débraillé et totalement rafraîchissant. Youpi.

Johnnie Carwash No Friends, no Pain (Howlin Banana)

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