AFFAIRE GéRARD DEPARDIEU : LE COMéDIEN SERA JUGé EN OCTOBRE 2024 POUR AGRESSIONS SEXUELLES

L’acteur Gérard Depardieu, sera jugé en octobre 2024 pour agressions sexuelles, a indiqué lundi le parquet de Paris. Il avait momentanément été placé en garde à vue ce même jour mais avait été libéré en fin de journée.

« À l’issue de sa garde à vue au 3e district de police judiciaire, Gérard Depardieu s’est vu remettre une convocation devant le tribunal correctionnel (…) pour des agressions sexuelles susceptibles d’avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film Les volets verts », a précisé le parquet.

L’interprète de Cyrano de Bergerac dans le film de Jean-Paul Rappeneau, visé par des plaintes d’au moins deux femmes, a été convoqué lundi matin pour être auditionné dans les locaux du 3e district de la police judiciaire parisienne (3e DPJ), avait indiqué au Parisien une source policière en début de journée, confirmant une information de BFMTV.

Une agression et des propos obscènes

Cette garde à vue faisait suite à la plainte d’une décoratrice, qui travaillait dans l’équipe du film « Les Volets Verts » réalisé par Jean Becker et qui accuse l’ex-monstre sacré du cinéma français de l’avoir agressée. Les faits remonteraient à septembre 2021 et se seraient déroulés dans un hôtel particulier à Paris.

Sollicitée par l’AFP, l’avocate de cette première plaignante, Me Carine Durrieu-Diebolt, n’a pas souhaité commenter. Sa cliente a déposé plainte en février 2024 pour agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes.

D’après son récit à Mediapart, l’acteur aurait tenu de nombreux propos graveleux pendant le tournage, puis ultérieurement l’aurait « attrapée avec brutalité » et lui aurait « pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu’à ses seins ». Il lui a également tenu des « propos obscènes » tels que « viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte », avait-elle affirmé au site d’informations.

Toujours selon le média d’investigation, une autre femme, assistante réalisatrice sur ce même tournage, accuse également l’acteur de violences sexuelles et a déposé une plainte.

L’attitude de Gérard Depardieu lors de ce tournage avait déjà été dénoncée par l’actrice Anouk Grinberg, dans un entretien à l’AFP : « du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries », avait-elle témoigné. « Quand des producteurs de film engagent Depardieu sur un film, ils savent qu’ils engagent un agresseur », avait-elle ajouté.

D’autres plaintes sur d’autres films

L’acteur déchu de 75 ans est la cible d’une myriade d’accusation de la part de femmes ayant croisé sa route au fil de sa longue carrière. Une autre plainte est par exemple portée par une ancienne assistante de tournage qui l’accuse d’agression sexuelle en 2014. Selon Le Courrier de l’Ouest, cette femme, âgée de 24 ans à l’époque des faits et qui souhaite également rester anonyme, a déposé une plainte le 9 janvier, dénonçant des « propos obscènes » tenus par Gérard Depardieu lors de rencontres dans son hôtel particulier à Paris.

Elle l’accuse également de l’avoir agressée sexuellement et de lui avoir fait des propositions sexuelles lors du tournage dans le Maine-et-Loire du film « Le Magicien et les Siamois » de Jean-Pierre Mocky en mars 2014. La plaignante a évoqué auprès du journal régional « ses paluches partout sur (son) corps » et les « mots indécents » de l’acteur sur le plateau.

Le géant du cinéma français est par ailleurs mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur une jeune comédienne, Charlotte Arnould. L’actrice Hélène Darras avait elle aussi porté plainte contre lui pour agression sexuelle lors d’un tournage en 2007, mais celle-ci a été classée par le parquet de Paris pour prescription.

En décembre dernier, les défenseurs de l’acteur et ses détracteurs s’étaient affrontés par le biais de tribunes interposées. Un premier texte appelant à « ne pas effacer » le comédien et à arrêter le « lynchage » avait été signé par une cinquantaine de personnalités du monde de la culture. Quelque 8 000 artistes avaient répondu en signant 48 heures après la « contre-tribune » prenant la défense des victimes.

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