«WORKAHOLIC ANONYMOUS» : POURQUOI NOTRE éPOQUE FABRIQUE DES ACCROS AU TRAVAIL

C’est un sujet dont on ne parle pas assez. Il s'agit de l'addiction au travail qui – bien qu'elle ne soit pas considérée comme une maladie professionnelle – existe bel et bien… Si l'on regroupe plusieurs études c'est environ 10% des actifs qui seraient concernés.

Cachotteries et perte de lien social

Le journal britannique The Times – dans son édition du week-end – évoque l'existence d'un groupe fondé en 1983… Les Workaholics Anonymous – les accros au travail anonymes – une organisation fondée sur le modèle des alcooliques anonymes mais pour les travailleurs donc… Un programme en 12 étapes afin de reconnaître son problème d'addiction au travail et de le résoudre, et ce en compagnie d'autres individus qui souffrent du même mal que le vôtre… Plusieurs personnalités témoignent auprès du Times – dont James Graham dramaturge et scénariste – qui mentait à ses proches concernant l'heure à laquelle il commençait ses journées de travail. Proches, desquels il s'est petit à petit éloigné.

Afin de savoir si vous êtes accro à votre travail – et Au travail ! en règle générale, le site des Workaholics Anonymous a listé une vingtaine de questions à se poser… dont les réponses positives révèlent que vous avez un problème. En voici quelques-unes. Emportez-vous du travail – votre ordinateur par exemple – avec vous lorsque vous allez vous coucher ? Y compris le week-end ou en vacances ? Pensez-vous au travail en permanence lorsque vous conduisez, vous endormez, ou pendant que vous faites du sport, ou emmenez vos enfants à l'école ? Rêvez-vous de votre travail ? Votre travail nuit-il à vos relations sociales ?

Trouble psycho-social

Loin d'être un simple bourreau de travail, le workaholic est victime d'un véritable trouble psycho-social. Son besoin de travailler est totalement excessif et compulsif, explique ainsi le cabinet de recrutement Robert Half qui s'est également intéressé au sujet…

Sur le site Societe.com on découvre que « Workaholic » ou « Workaholics », est le nom que des dirigeants avaient choisi pour leur société ! Les cas de workaholisme se multiplient ces dernières années, notamment à cause des écrans et des nouvelles technologies. Il peut être en effet de plus en plus difficile de se déconnecter de son travail, même dans la sphère privée… L'immédiateté, l'instantanéité, le syndrome du « scrolling » permanent fabrique sans cesse des accros au travail.

Une addiction valorisée socialement

Et le pire c'est que cette addiction au travail est valorisée socialement. Le journal suisse Le Temps a consacré un article à ce sujet. Quelqu'un qui est connecté en permanence, toujours sur le qui-vive, qui répond aux mails à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, cela a de la valeur… Pour des raisons évidentes. Prudence !

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