LA "MICROAVENTURE", UNE NOUVELLE FAçON DE VOYAGER

Ce n’est pas une nouvelle façon de voyager, Mais Plutôt Un état d’esprit. En postulant qu’il n’y a pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour vivre des expériences fortes, la microaventure fait du dépaysement une expérience de proximité. Explications.

Quitter Lille à la dernière minute à vélo entre amis pour aller boire l’apéro au coucher du soleil, partir le samedi en fin d’après-midi pour passer la nuit sur un terril et rentrer le dimanche midi, aller aux aurores à la rencontre des animaux en forêt… Depuis 2018, Lucie Spileers, éducatrice sportive, fan de voyage et de rencon­tres, partage ses virées sur son compte Instagram (@lesmicroaventuresdelulu). Par besoin de se rapprocher de la nature tout en continuant d’habiter la ville et parce que la Nordiste de 36 ans a décidé d’arrêter de prendre l’avion.

La microaventure c’est “pimper” sa vie et son temps libre… tout en ayant, à côté, une vie complètement normale avec un travail et les obligations qui vont avec. C’est aussi une façon de découvrir une région, de se rendre compte qu’il y a, en fait, plein de choses à y faire.

Explorer, se nourrir d’expé­riences au pas de sa porte tout en sortant de sa zone de confort, montrer qu’une virée canoë sur la Dranse vaut bien une descente de l’Amazone, les kilos de CO2 en moins…

Un besoin de se reconnecter à un environnement sauvage

À l’image de Lucie, beaucoup d’urbains, jeunes ou moins jeunes, sont aujourd’hui en quête du frisson "de proximité", cherchant à rompre la routine, à se reconnecter au sauvage. Bien sûr, ce n’est pas nouveau : depuis des décennies, les catalogues des voyagistes regorgent de week-ends «nature». Si désormais il faut ranger les deux jours d’hydrospeed sur l’Allier non plus dans la section «idées week-end» mais dans la catégorie "micro­aventure", c’est à cause (ou grâce) à un Britannique, Alastair Humphreys, qui, après une décennie à parcourir la planète, décida de chercher pendant un an l’aventure près de chez lui.

"Pour faire de la microaventure, résume Lucie, il faut avoir envie de bousculer ses habitudes pour rendre les choses exceptionnelles, tester des choses nouvelles, être curieux." Une approche de l’outdoor qui tranche avec celle, axée sur la performance et le danger, de l’amateur de sport extrême ou de l’aventurier professionnel. Le microaventurier ne va pas se métamorphoser en Mike Horn et risquer de se faire dévorer par les crocos au bout du monde, mais plutôt sauter dans un train pour se dénicher un petit coin où installer son hamac. Rien de plus simple. Qu’on habite à Lille, Paris, Bordeaux ou toute autre ville, il y aura toujours une rivière à descendre, une montagne à gravir, une forêt à portée de jambes, dépaysement assuré à la clé.

Rester curieux

Plus qu’une sélection rigide d’activités à pratiquer, voici quelques idées à explorer pour créer sa microaventure. Et même si, a priori, le concept s’accommode mal avec celui de voyage organisé, sachez qu’il existe de nombreuses agences spécialisées qui proposent de courts séjours clés en main, reprenant les codes de cette nouvelle façon de voyager : moments partagés entre amis et en petit groupe, près de chez soi, et à la bonne franquette. Tous les microaventuriers vous le diront : l’important, en la matière, ce n’est pas la façon dont on s’organise. Mais l’envie d’ouvrir sa porte, et de se laisser surprendre. Alors, en route !

➤ Article paru dans le Hors-Série GEO n°47, Où voyager en 2024, de février-mars 2024.

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